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INVENTION DE LA PHOTOGRAPHIE ET DU PREMIER APPAREIL PHOTOGRAPHIQUE

L'histoire de la photographie a débuté au XIXème siècle, et n'est pas prête de s'arrêter ! Petite rétrospective sur ce mélange subtil entre l'art et la science.

L’histoire de la photographie n’est pas un long fleuve tranquille.

Tiraillée entre chimie et optique, entre démarche scientifique et volonté artistique, la photographie est une pratique qui a évolué avec son temps et qui a changé les époques.

Alors si vous vous demandez quel français a inventé la photographie, comment s’est passé l’invention de l’appareil photographique et si vous êtes simplement curieux, cet article est fait pour vous !

QUI A INVENTÉ LA PHOTOGRAPHIE ET EN QUELLE ANNÉE ?

Louis Daguerre, Joseph Niépce Nicéphore, Talbot, Wedgewood… Nombreux sont ceux auxquels on attribue la paternité de la photographie. Mais qu’en est-il vraiment ?

Techniquement parlant, le premier appareil capable de figer une image sur un support est une invention française. La toute première photographie est ainsi celle d’un village français, Le Point de vue du Gras, réalisée en 1827 avec un Héliographe (écriture par le soleil) prise par l’inventeur français Nicéphore Niépce dans sa maison de Saint-Loup-de-Varennes près de Chalon-sur-Saône en Saône-et-Loire.

Conçu conjointement par Nicéphore Niepce et Louis Daguerre, le Daguerréotype, successeur plus abouti de l’Héliographe, est présenté en 1839 à l’Académie des Sciences.

Il se composait d’une grande boîte fermée (chambre noire) et d’un trou permettant à la lumière de rentrer à l’intérieur. On disposait à l’autre extrémité une plaque de cuivre traitée avec une couche d’argent polie dessus. On y projetait des vapeurs d’iode, créant de l’iodure d’argent, très sensibles à la lumière. Après un temps de pose très long (plusieurs heures), on obtenait une image, figée sur une plaque.

Le pont du Gras, Nicéphore Niepce, 1827

On ne parle pas de développement argentique à proprement parler ici, puisque l’image est d’une certaine manière directement développée sur le support. Une avancée majeure pour l’époque !

Pour autant, la conception des premiers appareils photos est le résultat d’observations et d’expérimentations successives menées depuis l’antiquité.

Durant l’Antiquité, grâce à Aristote, on sait que le principe de la camera obscura est déjà connu. De même, dès le XIVème siècle, on commence à voir apparaître des systèmes de projection de machines à dessiner par les peintres et les graveurs.

En parallèle, dès le Moyen-Âge, plusieurs écrits relatent de la photosensibilité du sel d’argent.

L’invention de la photographie a ainsi consisté à faire converger deux sciences, la chimie et l’optique, dans la réalisation d’une image, issue directement du réel et de l’observable.

ET EN QUELLE ANNÉE A ÉTÉ INVENTÉE LA PHOTOGRAPHIE MODERNE ?

La photographie, un art nouveau

La photographie, telle que nous la connaissons avec les pellicules argentiques, a mis un certain temps avant de se développer.

A la fin du XIXème siècle, la photographie connaît un essor important. Des évolutions technologiques la rendent de plus en plus accessible au grand public. Ces avancées ont eu un impact profond sur la société, car elles permettaient à la photographie d’offrir un nouveau regard sur le monde. L’art n’était plus limité à l’imitation ou la figuration, il pouvait représenter.

Naturalisme, pictorialisme, dadaïsme, de nombreux courants sont apparus en cherchant à s’émanciper ou à exploiter au maximum les capacités de ces nouveaux outils artistiques.

Si vous voulez regarder quelques clichés d’époque, on vous invite à consulter l’excellent site Photos-historiques.info

Quelques dates clés

1871, l’invention de l’émulsion sèche

Richard Leach Maddox, imagine l’utilisation de gélatine, moins nocive et moins complexe à manipuler. Le principe de l’émulsion sèche, avec tous ses avantages et sa facilité d’utilisation, est partagé dans une publication scientifique en 1871

1878, l’amélioration de la sensibilité

La sensibilité d’un support est sa capacité à recevoir de la lumière (les ISO ou ASA de nos chères pellicules). Charles Harper Bennet, un photographe anglais, se rend compte que les plaques traitées à la gélatine sont bien plus sensibles après une macération prolongée de l’émulsion à 32 °C

1889, la normalisation de la photographie

La photographie au XIXème siècle reste un art nouveau, qui avance à tâtons et selon ces expérimentateurs. Afin de faciliter les recherches et le développement de la pratique, le congrès de Paris décide de normaliser les formats de plaques, les temps de pose et l’ouverture des appareils.

LA PELLICULE SOUPLE DE GEORGE EASTMAN, UNE RÉVOLUTION NOMMÉE KODAK

Tout commence aux États-Unis dans les années 1870. La photographie est un loisir coûteux réservé à quelques initiés. C’est compliqué, trop compliqué pour le commun des mortels, et c’est ce que se dit George Eastman, le fondateur de Kodak.

George veut simplifier la manière de prendre des photos. Un de ses employés, John Carbutt, a eu la bonne idée de produire un film photographique souple. Kodak vient de naître !

Son modo «You press the button, we do the rest. » (“Vous pressez le bouton, nous faisons le reste”). Nous sommes en 1885.

En 1888, il lance le premier appareil photo grand public, le Kodak Brownie. George Eastman avait mis la photographie à la portée de tous, tout en inventant un modèle économique de génie. De l’équipement au développement des pellicules, le consommateur paie à chaque étape, des technologies n’appartenant qu’à une seule entreprise : Kodak. Malheureusement pour lui, le marché de la photo tel qu’on le connait aujourd’hui n’existe tout simplement pas. A l’époque, la photographie était une pratique artistique, et pas un plaisir quotidien. Considérer la photo comme un outil pour immortaliser nos moments de vie, à l’époque, ça n’avait tout simplement pas de sens. Se rendant compte qu’avoir créé la meilleure invention ne servait à rien si personne ne l’utilisait, George Eastman eut une idée de génie : la photo souvenir. Dans ses campagnes publicitaires, il crée la Kodak Girl, une nouvelle cible à qui l’on va montrer où et quand prendre des photos. Autant de prétextes pour les inciter à consommer leurs pellicules et à les faire développer. C’est le début d’une longue histoire, que nous approfondirons dans un article dédié 😉 (Et si vous demandiez pourquoi la marque s’appelle Kodak, c’est parce que cela peut se prononcer dans toutes les langues très facilement. ll avait pensé à tout le George quand même).

L’INVENTION DE LA PHOTOGRAPHIE COULEUR

Qui a inventé la photographie couleur ?

Il manquait encore à la photographie la reproduction des couleurs. Les premières tentatives furent l’œuvre d’Edmond Becquerel en 1848, puis de Abel Niepce de Saint-Victor en 1851 qui démontrèrent qu’une plaque d’argent enduite de chlorure d’argent pur transcrivait directement les couleurs, mais de manière aléatoire.

En 1861, Thomas Sutton la première prise de vue en couleur, en se basant sur la synthèse additive des couleurs. Il ne parvient malheureusement pas à fixer l’image sur un support, seule une projection permet de recréer l’image.

En 1869, Louis Ducos du Hauron et Charles Cros, réussissent, par des procédés similaires, la toute première photographie en couleurs en utilisant le principe démontré par Maxwell de la décomposition de la lumière par les trois couleurs primaires, le rouge, le jaune et le bleu. En prenant trois photos d’un même sujet, au travers d’un filtre respectivement rouge, bleu et jaune, on obtenait ainsi 3 positifs, colorés manuellement. En superposant exactement les trois images, on obtenait la photographie en couleur !

Le premier procédé couleur monoplaque praticable par les amateurs naquit en 1903, grâce aux frères Lumière : l’autochrome.

Reprenant le principe de la synthèse trichrome, elle était utilisée ici fois sur une seule plaque par adjonction d’une mosaïque de micro-filtres des trois couleurs réalisée au moyen de grains de fécules de pomme de terre. En 1907, les usines Lumière produisent chaque jour près de 6000 plaques autochromes. Il faudra attendre les années 1930 pour que de nouvelles solutions plus modernes les détrônent.

La naissance du révélateur chromogène par R.Fisher dès 1912, offrit à la photographie en couleur une nouvelle direction. On s’était aperçu que certains révélateurs amenaient à l’obtention d’images teintées d’une couleur, au lieu d’être en noir et blanc.

Guetteur au poste de l’écluse, Paul Castelnau
Guetteur au poste de l’écluse, Paul Castelnau

Les débuts de l’industrialisation des pellicules argentiques en couleur

Tout a commencé dans la petite ville de Wolfen, en Allemagne. La société de Agfa a fondé la Filmfabrik Wolfen en 1909 dans laquelle du matériel photographique fut produit. Malgré une concurrence rude avec Kodak et Fujifilm, la société Agfa parvient à se tailler une part du gâteau dans une société en pleine effervescence.

En se basant sur les principes de Rudolf Fischer datant de 1912, ils obtiennent des couleurs au moyen d’une synthèse soustractive qui consiste à superposer trois films (bleu, vert et rouge). Le film Agfacolor est commercialisé en 1936, à l’occasion des Jeux Olympiques de Berlin.

SÉRIE « CHANGING BERLIN », HANS HILDENBRAND, NATIONAL GEOGRAPHIC, FÉVRIER 1937

Dans le même temps, Kodak lance sa première version moderne de la pellicule couleur, la légendaire Kodachrome.

Le prix de la pellicule couleur comparé à celle en noir et blanc et son utilisation difficile avec les lumières d’intérieur expliquent le manque d’intérêt que lui portèrent les photographes amateurs au début. L’opinion des photographes était aussi très partagée au début de la photographie couleur. Certains l’adoptèrent immédiatement lorsqu’elle fut accessible au public à la fin des années 1930, d’autres restèrent très sceptiques quant à son intérêt.

Dans les années 50, les instantanés en noir et blanc étaient toujours la norme. En 1960, la photographie couleur était déjà plus répandue mais souvent réservée aux photos de voyage et aux grandes occasions.

Mais c’est encore une autre histoire !

 

On espère que cet article sur l’histoire de la photographie vous aura plu. Nous avons essayé de concilier faits historiques avec une lecture fluide. Nous avons arrêté notre histoire à l’arrivée de la couleur dans les appareils des photographes, mais vous vous doutez bien que l’histoire et les anecdotes ne s’arrêtent pas là !

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