Photo de rue argentique, quelle pellicule choisir ?

Faire de la photographie de rue en argentique est un plaisir qui ne perdra jamais de sa saveur.

Un appareil photo argentique ne peut pas basculer du noir et blanc à la couleur comme c’est le cas avec un appareil photo numérique ou un smartphone.

Avec un appareil argentique, les pellicules ont un nombre de poses limité (24 ou 36 poses en 135), ce qui implique aussi une certaine forme de retenue.

Chaque pression sur le déclencheur devient un moment intense, où l’on attend patiemment de saisir ce moment unique.

Si le cadrage, la lumière, les éléments esthétiques et le sujet sont la matière qui va composer votre photo, la pellicule est le support qui transformer tout votre travail en photographie.

Aussi convient-il de choisir celle qui correspond le plus à votre besoin et aux photographies que l’on veut faire. Nous vous expliquions dans notre guide pour choisir sa pellicule argentique les principaux éléments à prendre en compte pour trouver celle qui vous correspond le mieux.

Pour aller plus loin, nous vous proposons aujourd’hui une petite sélection de pellicules adaptées à la photographie de rue !

(Cette sélection n’est évidemment pas exhaustive, et toutes les pellicules sont capables de prouesses quand elles sont correctement exploitées. On ne le rappellera jamais assez, mais ce n’est pas la pellicule qui fait la photo, c’est le photographe 🙂 )

Comment choisir l’ISO de sa pellicule pour de la photographie urbaine ?

Utilisée pour gérer et contrôler l’exposition d’une photo, la sensibilité ISO mesure la sensibilité à la lumière. Plus la sensibilité ISO est faible, plus le film a besoin de lumière pour imprimer la photo. Le nombre d’ISO est compris entre 8 et 3200 ISO.

La photographie urbaine étant généralement réalisée en extérieur, vous disposez d’une plus grande souplesse dans le choix de pellicules que vous pouvez utiliser.

En effet, en pleine journée et à l’extérieur dans un lieu exposé au soleil, les pellicules avec une faible sensibilité de 50 à 200 ISO sont pleinement exploitables. Dans les zones plus ombragées ou en extérieur, une pellicule à 400 ISO sera plus souple à utiliser, pour un grain qui restera plutôt modéré.

Quelles pellicules utiliser pour la photographie de rue en noir et blanc ?

La pellicule Kodak 400 TX

Cette pellicule, en vente depuis 1954 au format 120 et 135, est passée entre les mains de nombreux photographes (Cartier-Bresson, Doisnau, Josef Koudelka, Robert Frank, pour ne citer qu’eux). Si vous avez déjà vu des photographies de rue en noir et blanc, c’est probablement sur cette pellicule qu’elles ont été capturées.

C’est d’une certaine manière la pellicule historique de la photographie de rue.

A l’époque de sa sortie, elle avait une valeur nominale de 200 ISO, ce qui en faisait le film le plus rapide de l’époque. Cette avancée a profondément modifié la façon dont les photographes prenaient leurs photos. En 1960, la formule du Tri-X subit une modification majeure en 1960 et voit sa sensibilité doublée. Les situations de faible luminosité, d’action et de mouvement rapides pouvaient enfin être photographiées plus facilement.

Avec sa sensibilité colorimétrique large, ses contrastes intéressants et son grain caractéristique, la Kodak Tri-X 400 est aussi à l’aise avec les individus qu’avec les bâtiments qui les entourent.

Cette pellicule a en outre la particularité d’avoir un temps de développement identique pour 400 ISO et 800 ISO avec le révélateur Tmax, ce qui permet d’avoir une vraie souplesse dans vos prises de vue.

Une valeur sûre, qu’il est malheureusement de plus en plus difficile à trouver !

Josef Koudelka, « France », 1980 (Magnum Photos © Centre Pompidou)

La pellicule Ilford HP5 Plus

La Ilford HP5 est une pellicule noir et blanc de référence. Très équilibrée, avec un grain moyen et un contraste plutôt modéré, elle est idéale pour bien débuter et se faire l’œil.

Un rendu de qualité donc, pour un prix accessible.

Avec une sensibilité de 400 ISO, elle reste très polyvalente et conviendra à de nombreuses situations. Elle a par ailleurs l’avantage de bien supporter le développement poussé (jusqu’à 1600 ISO), tout en conservant un grain relativement discret.

Elle est particulièrement redoutable quand elle est shootée à 800 ISO, où ses contrastes sont renforcés.

Quelles pellicules utiliser pour la photographie de rue en couleur ?

La Lomo Redscale XR

La Lomo Redscale XR est une pellicule à la sensibilité étendue, ce qui vous permettra de vous adapter à de nombreuses situations facilement. Rouges ardents, oranges flamboyants, jaunes acidulés et bleus subtils, la Redscale modifie profondément les images que vous allez réaliser.

Si sa sensibilité va de 50 à 200 ISO, sachez que vous obtiendrez les meilleurs contrastes en l’exposant à 50 ISO. Cette pellicule exige des conditions lumineuses assez fortes, et se plaira à la lueur du matin ou durant la Golden Hour.

Par son traitement des couleurs, presque monochromatique, il est intéressant de la considérer comme une sorte de pellicule noir et blanc lors de vos prises de vue.

En jouant avec le clair-obscur, les lignes de bâtiments et des cadres très contrastés, vous obtiendrez des rendus originaux.

Elle n’est en revanche pas particulièrement à l’aise avec les environnements très colorés, sur lesquels elle va modifier toutes les couleurs, avec une tendance à assombrir l’ensemble.

La pellicule CineStill 800T Tungsten Xpro C-41

Issue de la famille de films de cinéma Kodak, la CineStill 800T est un film rapide, adapté aux prises de vue avec une luminosité réduite.

La CineStill 800T est un film de tungstène, ce qui signifie que l’émulsion est réglée pour reproduire exactement les couleurs lorsqu’elle est utilisée sous lumière artificielle. La température des couleurs est ainsi plus basse que celle des films couleurs normaux, ce qui rend les couleurs plus froides et neutres.

Elle n’a pas la couche anti-halo (aussi connue sous le nom de “Remjet”) présente sur la majeure partie des pellicules actuelles. Grâce à cela, la lumière va d’une certaine manière irradiée, créant des sortes de halos lumineux autour des points lumineux.

Si le résultat est très esthétique, on peut voir apparaître des sortes d’arcs lumineux si une lumière parasite ou trop vive se trouve devant votre objectif.

Cette pellicule a une image un peu maudite, car on a toujours en tête ces photographies d’une station service de nuit, avec un néon bien voyant. Originaire du monde du cinéma, elle doit au contraire vous pousser lors de vos compositions à avoir ce regard cinématographique. Elle s’apprécie en particulier pour la photographie de nuit, avec un trépied (même avec 800 ISO, on ne peut pas faire de miracle en pleine nuit. Il est néanmoins possible de la pousser jusqu’à 3200 ISO sans trop de risques).

TEMOIGNAGES DE NOS CLIENTS

“J’apprécie beaucoup cette cinestill surtout pour son rendu de couleur. J’aime cette teinte rouge orange quelle a dans les hautes lumières, aussi j’aime la teinte mauve qu’elle donne dans les noires. Cet ensemble de couleur rejoins super bien l’ambiance que je voulais avoir pour ce shoot. Le 800asa est cool aussi pour des shoots mix intérieur ou extérieur et passe bien avec un ciel un peu couvert.”
Enzo Courbon – @Photzion

“Je dirais que la Cinestill 800T se prête aux photos de nuit et elle a pour particularité de faire ressortir les lumières Tungsten rouge en mettant des halos de lumières autour. En lumière du jour, la teinte est légèrement rosée.”

Marie-Ange Chery – @mac_analog

La pellicule Lomography Metropolis

Caractérisée par ses noirs profonds et ses couleurs désaturées, la Metropolis modifie les tons verts et jaunes.

Avec un réglage très polyvalent à 400 ISO, vous pouvez vous adapter à toutes les conditions de lumière et réaliser de magnifiques photographies.

Parfaite pour la photographie urbaine et industrielle, elle apprécie particulièrement les touches de couleurs dans un environnement plutôt homogène. Elle est en revanche beaucoup moins à l’aise quand les contrastes sont importants.

Attention cependant, si elle est sous exposée, le grain commencera en revanche à se faire sentir.

Une expérience à tenter, et l’occasion idéale pour vérifier qu’elle ne porte pas son nom pour rien.