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5 CONSEILS POUR FAIRE DE LA PHOTOGRAPHIE DE RUE

La photographie de rue est à la fois urbaniste, sociologue, démographe, architecte et historienne. Une pratique unique, à découvrir dans cet article

Partout dans le monde, la ville attire, aspire, s’organise. Elle bouge, change, se construit, se détruit.

De la prise de vue de quartiers entiers aux monuments emblématiques, en passant par l’ambiance de la rue et de ses passants, les sujets photographiques en milieu urbain sont multiples. Il faut dire qu’en ville, l’œil est constamment sollicité.

Le photographe de rue est tout à la fois urbaniste, sociologue, démographe, architecte et même historien.

Il n’existe pas une photographie de rue. Chacun compose avec son environnement et ses points de vue, avec ce qui l’attire le plus.

Cet article, sans pouvoir être exhaustif, vous donnera quelques conseils pour réussir vos photographies de rue et trouver de nouvelles idées.

QU’EST-CE QUE LA PHOTOGRAPHIE URBAINE ?

Trouver son sujet

La ville est une matière que tout le monde peut s’amuser à exploiter. La ville peut s’aborder sous de nombreux aspects. Le paysage urbain a le mérite d’offrir un contexte qui va porter notre discours.

Une vue d’ensemble permet de dévoiler l’immensité d’une foule, la démesure d’une grande ville, ou au contraire l’isolement d’un individu ou d’un lieu abandonné.

D’une certaine manière, photographier un paysage urbain, c’est faire un portrait de ville.

Et comme pour le portrait, il faut apprendre à resserrer son sujet.

La photo de rue est l’occasion de (re)découvrir son environnement sous d’autres angles, par d’autres lieux.

C’est aussi un exercice intéressant pour apprendre à préparer ses prises de vue. Reconnaître les moments qui rythment un lieu, identifier les moments où la lumière est la plus propice, trouver les curiosités architecturales.

Photographier en ville : oui mais quoi ?

Les villes, qu’elles soient petites ou grandes, ont pour point commun de mettre dans un même espace des architectures et des individus.

L’architecture, d’abord, fait partie intégrante de notre environnement.

Les lignes et les motifs d’une ville sont particulièrement adaptés à la photographie.

Grands bâtiments, formes géométriques parfaites ou baroques, routes, voies ferrées, le bon angle permet de donner une certaine harmonie à ces ensembles hétéroclites. Le tout est de bien les utiliser pour que l’image soit claire. Dans cette approche, il est important de soigner son cadrage pour que le regard se porte sur ce que l’on voulait mettre en avant.

Les bâtiments, dans toute leur grandeur, sont des sujets photographiques à eux seuls.

Pour autant, on ne peut pas réduire la photographie de rue à l’urbanisme. Les êtres humains qui parcourent ces lieux sont tout aussi intéressants (et même plus pour certains).

Ce sont les gens qui donnent de la vie à un paysage. C’est précisément une tranche de vie, un individu unique, qui va être saisi. Et c’est peut être la manière la plus directe de rendre compte d’une ville et de ses habitants.

Nous pouvons alors multiplier les approches.

Les photographier à la volée, entourés d’une myriade d’inconnus. Se concentrer sur les regards, les interactions, et la posture d’un individu. Il faut savoir être rapide et discret, ou patient. Guetter sa proie en quelque sorte.

A part la rue, de très nombreux autres lieux peuvent être explorés : parcs, places, transports en commun. C’est peut-être ici que les gens sont les plus naturels, éloignés du tumulte d’une rue bruyante.

Aller à la rencontre de l’autre, avec humilité et curiosité, est aussi le prétexte idéal pour sortir de sa zone de confort et intégrer l’inconnu, au sens propre du terme, dans son travail.

Il n’existe pas une photographie de rue. Chacun compose avec son environnement et ses points de vue, avec ce qui l’attire le plus.

Cet article, sans pouvoir être exhaustif, vous donnera quelques conseils pour réussir vos photographies de rue et trouver de nouvelles idées.

Parce qu’une image vaux mille mots, on vous a préparé un petit diaporama qui vous permettra de voir comment on développe une pellicule. Si les machines diffèrent, le principe reste toujours le même.

QUELS OBJECTIFS CHOISIR POUR FAIRE DE LA PHOTO DE RUE ?

Il est toujours difficile de choisir avec quelles optiques partir. On aura tendance à vouloir emporter avec nous toute notre panoplie, de l’ultra-grand angle au téléobjectif.

En réalité, un trans-standard 24-70mm est bien souvent suffisant. Pensez que vous devrez bien souvent être réactif, et qu’il vaut mieux privilégier la polyvalence dans ces cas-là.

N’oubliez pas que vous pourrez toujours revenir sur les lieux du crime pour approfondir vos idées et vos ressentis.

Pour ce qui est de partir avec ou sans trépied, ce sont deux écoles qui s’affrontent ici. Certains diront que voyager avec un poids supplémentaire ne correspond pas à l’idée qu’ils se font d’une balade photographique, basée sur la spontanéité de l’instant. D’autres, par confort dans la prise de vue, ne pourront pas s’en passer.

C’est à chacun de voir l’approche qui lui correspond le plus.

(NDA : Pour ma part, j’ai tendance à prendre mon trépied et à ne pas m’en servir, sauf dans des conditions lumineuses qui ne me permettent pas de faire autrement (tunnels, lieux fermés ou à l’abandon, fin de la journée, etc.). Le poids ne me dérange pas, et mon sac n’est pas plus grand pour autant. Et puis, porter 2 kilos pour éviter d’être frustré est un prix que je suis prêt à payer)

QUELS RÉGLAGES CHOISIR POUR LA PHOTO DE RUE ?

Vous le savez, il n’y a pas de solution miracle en photographie, et la photographie de rue ne fait exception.

Une vitesse relativement élevée vous garantira cependant la netteté de vos sujets. Une vitesse d’obturation de 1/250, en mode priorité ouverture, vous aidera à vous concentrer sur l’image que vous voulez construire avec votre sujet. Comme la lumière change constamment et que nous voulons concentrer notre attention sur la photographie, il est utile de laisser l’appareil photo faire une partie du travail.

Il reste possible de travailler en mode manuel, mais changer régulièrement les réglages vous fera vraiment perdre du temps, et potentiellement manquer une scène intéressante.

QUELLES PELLICULES POUR LA PHOTOGRAPHIE DE RUE ?

Si cet article s’adresse autant aux photographes argentiques que numériques, la photographie de rue à l’argentique implique aussi le choix de pellicules adaptées N’hésitez pas à consulter notre guide « Photo de rue argentique, quelle pellicule choisir ? »  pour trouver toutes les réponses qu’il vous faut 😇

5 CONSEILS POUR LA PHOTOGRAPHIE DE RUE

1. Être patient

Nous avons parfois tendance à marcher rapidement d’un endroit à un autre, à la recherche de cet évènement singulier, de ce détail original. Le problème, c’est qu’à force de se déplacer, on ne prend plus le temps de regarder.

En choisissant un endroit et en laissant les choses venir à vous, vous serez beaucoup plus efficace. Vous dépenserez votre énergie à regarder autour de vous.

C’est particulièrement vrai lorsque l’on souhaite avoir un cadrage soigné.

Cette approche, proche de celle de Cartier-Bresson, est une bonne manière de débuter en photographie de rue. En prenant le temps de se positionner correctement, dans un lieu qui nous inspire, on laisse la scène s’équilibrer d’elle-même. Les personnes et les objets passent, nous laissant ainsi un certain choix dans ce que l’on va photographier. Il ne reste qu’à choisir le moment le plus opportun.

Crédit photo : Thomas Bernal

2. Travailler avec la lumière

Définir l’heure de votre balade photographique revient à vous interroger sur la lumière que vous souhaitez exploiter.

Chaque lieu a ses propres particularités, et l’alignement des ruelles et du soleil est une donnée qui ne peut être qu’empirique. Malgré cela, si vous partez faire vos clichés en pleine golden hour ou à midi, la lumière sera radicalement différente. Les deux ont leurs particularités, et leurs avantages

  • La golden hour
    Les lumières de début et de fin de journée ont plusieurs avantages. Les teintes sont plus chaudes et flatteuses. Les contrastes sont plus doux, et les ombres sont plus faciles à travailler.

    C’est un moment de la journée privilégié pour les superbes rendus que l’on peut obtenir. Elle implique cependant de bien gérer l’exposition de sa photo, et d’être efficace dans ses prises de vue (notamment en argentique, où les ISO ne sont pas vraiment une variable ajustable)

  • La lumière du midi
    L’intensité lumineuse par temps dégagé est la plus forte le midi. En photographie, cela peut se traduire par lumières dures et sans relief, des contrastes importants ainsi que de fortes chances de surexposition.

On peut aussi voir les choses autrement.
Équipé d’un filtre polarisant, vous pourrez facilement obtenir des couleurs saturées. Et cette lumière dure et ces contrastes peuvent être exploités pour obtenir des rendus très graphiques.

Enfin, allez explorer toutes ces ruelles ombragées que le soleil n’éclaire plus. Vous pourriez être surpris par vos découvertes.

3. Varier les points de vue

Pour gagner en originalité, varier les angles et les points de vue est indispensable. Pour ce faire, le premier réflexe est souvent celui de s’approcher du bâtiment à photographier et d’opter pour une technique simple : la contre-plongée.

L’effet immédiat est un agrandissement du sujet, qui renforce son caractère imposant tout en accentuant les lignes de fuite.

Pour ce type de vue, privilégiez une focale inférieure à 30mm. Plus elle sera courte, plus le résultat sera spectaculaire. Le format vertical s’adapte bien à la contre plongée, ce cadrage allant dans le sens de la majesté érigé.

Ceci dit, il ne faut pas hésiter à tenter le format horizontal si vous avez un objectif grand-angle. Pour accentuer davantage l’effet de la contre-plongée, une seule solution : s’allonger sur le sol pour déclencher.

Pour ce type de prise de vue, il peut être intéressant de pencher avec votre cadre pour jouer avec les diagonales qui apparaissent.

L’ajout d’un premier plan à votre composition permettra également de rendre votre image plus complexe. Tournez autour de votre sujet, prenez le recul nécessaire et intégrer un plan supplémentaire à votre composition peut apporter de la profondeur à l’image.

4. Prendre de la hauteur et du recul

Une approche alternative à la contre-plongée est l’approche “réaliste”. Limiter la création de lignes fuyantes, de déformation. En somme, intégrer le sujet photographique dans son environnement.

Comme vous le savez, plus vous serez éloigné d’une construction, moins vous subirez les déformations de perspectives.

N’ayez pas peur de marcher pour dénicher un autre point de vue, tout aussi dégagé. Même si vous ne trouvez pas votre bonheur, votre curiosité sera forcément satisfaite.

Si la distance joue pour beaucoup, l’altitude est tout aussi importante pour saisir l’intégralité de votre sujet.

Généralement, un banc ou un muret suffit. Mais il vous faudra aussi ruser.

Pensez aux bâtiments publics, comme les parkings aériens ou les terrasses de centres commerciaux par exemple. La recherche d’un point de vue élevé pour la photographie de rue présente deux avantages.
Tout d’abord, vous allez pouvoir identifier plus simplement des zones ou des lieux à photographier. Ensuite et surtout, vous pourrez donner une autre perspective à votre décor.
Les passants deviennent des silhouettes différentes, les objets se tassent ou s’agrandissent,

5. S’entraîner, recommencer et apprécier

La photographie urbaine, c’est saisir l’instant qui ne se reproduira pas. Avoir le cœur qui bat et la peur de ne plus jamais revoir cette scène.

Et qu’on le veuille ou non, nous ne pourrons jamais faire le cliché parfait, et encore moins du premier coup !

Il ne faut pas hésiter à regarder ses photos pour identifier ce qu’on a pu rater ou ce qu’on a cadré de manière approximative.

Il peut être tentant de toujours explorer de nouveaux endroits ou de ne faire que de la photo de rue quand on voyage. Cependant, à force de voir, on finit par ne plus regarder. Beaucoup de gens négligent les détails des lieux visités.

Faire du repérage, parcourir régulièrement certains lieux est probablement la meilleure manière de progresser.

Vous pourrez ainsi affiner votre cadrage, comprendre quel est le moment le plus adapté, puis réussir à faire le cliché qui exploite au mieux tous les détails.

L’histoire et le message que vous essayez de faire passer avec vos photos de rue sont des points bien plus importants que la simple qualité de votre image.

Nous espérons que vous aurez apprécié cet article, particulièrement long. La photographie de rue est un sujet intarissable, qui ne cessera jamais d’inspirer des générations de photographes. Gardez bien à l’esprit que ce sont que des conseils, et que la manière d’apprendre, c’est de construire votre pratique ! Si le sujet vous a plu, n’hésitez pas à nous envoyer un petit message sur notre compte Instagram pour qu’on continue dans la lancée (ou pas !) Pour conclure cet article, on vous propose une petite sélection de photographies de rue réalisées par nos clients. Si vous voulez partager vos photos, n’hésitez pas à nous les partager sur cette page.

SÉLECTION DE PHOTOS DE PAYSAGES URBAINS

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