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LA COLORIMÉTRIE, OU COMMENT BIEN IMPRIMER SES PHOTOS EN 5 MINUTES

Imprimer ses photos implique de faire des belles photos, mais aussi de bien gérer sa colorimétrie ! On vous donne tous nos conseils pour réussir vos impressions.
Faire de belles photos, choisir le bon angle, s’entraîner, composer, c’est un peu le quotidien de tous les photographes. Mais au bout d’un certain temps vient la question fatidique : comment bien imprimer ses photos ? Pour obtenir les meilleurs rendus, il faut en effet avoir préparé ses images avant l’impression et gérer au mieux la colorimétrie de ses appareils. Résolution, DPI, profil colorimétrique, choix du papier, de nombreux critères entrent en compte. Nous vous proposons aujourd’hui un tour d’horizon pour vous aider à mieux comprendre le monde merveilleux, mais technique, de l’impression photo.

ESPACE COLORIMÉTRIQUE ET IMPRESSION, UN DUO INSÉPARABLE

Qu’est-ce qu’un espace colorimétrique ?

Les images que vous prenez avec vos appareils photo et que vous souhaitez ensuite éditer ou imprimer possèdent toutes un profil colorimétrique lorsqu’elles sont consultées sur un écran. C’est ainsi que l’écran interprète les informations des images pour faire apparaître les pixels, et vous laisser profiter de vos précieux souvenirs. Mais comment cela fonctionne-t-il ?

Tout d’abord, il faut bien comprendre ce qu’est la couleur. Il s’agit, à la base, d’une interprétation d’un signal lumineux par nos yeux. Nous n’entrerons pas plus en détail dans la biologie de l’œil aujourd’hui, mais on considère généralement comme espace colorimétrique une représentation graphique des couleurs qui sont perceptibles par l’œil humain.

En photographie et en impression photographique, la technologie de représentation colorimétrique qui a été universellement choisie est la représentation RVB (ou RGB en anglais), pour l’addition des trois couleurs dites “Primaires” : le Rouge, le Vert, et le Bleu. C’est en mélangeant à différentes doses ces trois couleurs que l’on obtient l’ensemble des couleurs visibles par l’œil humain. Et c’est là que les profils ICC entrent en jeu !

C’est quoi un profil de couleur ICC ?

Chaque élément électronique devant afficher une photo (un écran), transmettre une information colorimétrique pour de la retouche (une carte graphique) ou imprimer (une imprimante) à un profil ICC afin d’afficher ou imprimer des couleurs normalisées.

Chaque élément (carte graphique, écran, imprimante, etc…) en fonction de la qualité et des possibilités de ce dernier, pourra afficher un certain nombre de couleurs. Cette information est dans le profil ICC. L’ensemble des éléments comportant un profil ICC sont réglés en usine. Autant d’espaces colorimétriques potentiellement différents !

Cet espace colorimétrique est généralement représenté sous la forme d’un diagramme de chromaticité. Il faut bien comprendre que la capacité de l’œil humain à percevoir les couleurs est bien supérieure à une pellicule photographique ou à un capteur numérique. Par conséquent, il a été élaboré des profils colorimétriques, aussi appelés profils ICC, qui définissent les limites techniques des appareils à l’intérieur du diagramme. Il existe de très nombreux profils colorimétriques, mais les plus connus sont le profil sRVB (ou sRGB), le profil Adobe RGB 1998, et le ProPhoto.

CHOISIR LE BON PROFIL COLORIMÉTRIQUE

Comme on peut le voir sur le schéma, ces profils ne prennent pas tout l’espace disponible dans le diagramme de chromaticité. À vrai dire, ils n’ont pas été prévus pour. Leur fonction est de permettre un compromis efficace entre limitations techniques et retranscription de la réalité des couleurs.

À première vue, on aurait tendance à penser que le profil ProPhoto est bien plus performant que les deux autres, et que c’est donc celui-ci qu’il faudrait utiliser en priorité. Ce n’est pas si simple, car ce profil a été à la base conçu par Kodak afin de favoriser la numérisation de toutes leurs gammes de pellicules argentiques qui possèdent une grande variété de couleurs différentes.

Le profil ProPhoto souffre aussi beaucoup de son manque d’équilibre colorimétrique qui a tendance à favoriser l’apparition de tons verts dans les images, souvent assez disgracieux.

Certains de ses sommets englobent même certaines gammes de couleurs qui sortent du spectre du visible et qui ne peuvent donc pas être représentées à l’écran. C’est un profil utilisé essentiellement pour la photographie d’archivage ou la photographie scientifique, sur des appareils spécialisés et particulièrement bien calibrés, loin de l’utilisation photographique que l’on peut avoir au quotidien.

Arcanes Labo Photo a pris la décision d’utiliser le profil sRVB pour l’ensemble de sa chaîne de production et de retouche, malgré le fait que ce profil possède une étendue colorimétrique légèrement moindre à celui du Adobe RGB, pour la simple raison qu’il s’agit du profil le plus communément utilisé aujourd’hui.

Afin de garder une cohérence dans la chaîne de travail de vos productions d’images (Appareil photo -> Développement et retouche sur ordinateur -> Impression ou Publication sur le Web), nous vous invitons à n’utiliser qu’un seul profil colorimétrique sur tous vos appareils.

 

LA COLORIMÉTRIE DE SON ÉCRAN DE TRAVAIL, UN GRAND OUBLIÉ.

La notion d’hygiène colorimétrique

Avant d’aller plus loin dans la gestion colorimétrique, nous devons vous parler d’une chose importante… l’Hygiène colorimétrique !

La première chose à comprendre, c’est qu’il y a des choses à respecter pour avoir une sortie papier « parfaite ». Chez Arcanes, nous appelons cela avoir une hygiène colorimétrique.

En effet, tout le monde sait ce qu’est une hygiène bucco-dentaire, une hygiène alimentaire, et qu’une bonne hygiène est nécessaire pour aller bien au quotidien. Si vous ne vous brossez pas les dents au quotidien, vous ne pourrez pas vous en prendre à votre dentiste.

Si vous mangez des camemberts rôtis avec des frites tous les jours et que vous avez du cholestérol, ce ne sera pas la faute de votre médecin.

C’est pareil en impression. Si vous ne faites pas le minimum, si vous n’avez pas une bonne hygiène, vous ne pouvez pas vous plaindre !

Alors, avez-vous une hygiène colorimétrique vous permettant de dire au laboratoire professionnel qui a sorti vos images qu’il travaille mal ? En effet, avez-vous réglé l’ensemble de votre chaîne de création comme il faut ? Est-ce que le langage utilisé entre tous vos éléments est identique ? Lorsque vous exportez vos fichiers sur un support mémoire ou par mail, est-ce que ces derniers ont bien un profil colorimétrique ? Et surtout, le bon profil colorimétrique ?

Si vos fichiers changent de profil colorimétrique en cours de route, vos couleurs ne seront pas fidèles à ce que vous vouliez réaliser !

Comme nous l’avons vu, chaque appareil de la chaîne de création va avoir son propre profil ICC, et il est important que chaque élément soit parfaitement réglé. Nous n’allons pas, dans cet article, vous former en quelques phrases en colorimétrie, car de nombreux ouvrages extrêmement bien faits existent (bon d’accord, nous ferons un jour un article plus poussé), mais il est important de prendre conscience que de nombreux éléments entre en jeu avant même d’imprimer une image.

Avec une règle immuable : il y aura toujours un écart entre ce que vous avez sur votre écran à la maison et ce que le meilleur des labos pourra vous sortir sur papier.

Il est donc important, pour ne pas dire primordial, de calibrer la colorimétrie de votre écran, car c’est dans tous les cas par lui que vous allez passer en premier pour faire vos vérifications.

Alors, comment faire la calibration d’un écran et calibrer les couleurs ?

Calibration écran sans sonde

La première méthode nécessite peu d’investissement puisqu’il s’agira d’imprimer une image test auprès de votre labo préféré (donc, si vous lisez cet article, c’est peut-être nous 😏) et de comparer votre sortie papier avec ce que vous avez sur votre écran.

Il s’agit d’une solution de contrôle approximative, mais qui a le mérite d’avoir un coût moindre. Il faudra cependant respecter certains points et faire quelques concessions.

En cliquant sur ce bouton, vous trouverez une mire d’impression à télécharger.

Si vous souhaitez des tirages photo traditionnels, vous devez faire imprimer la mire test sur un papier RC brillant ou lustré (papiers extrêmement blancs), car le papier mat (véritable papier mat) est un papier ayant une tonalité naturellement chaude, ce qui fausserait votre test. Une fois votre mire imprimée, vous pourrez comparer la sortie papier avec votre écran et régler ce dernier pour que ses couleurs soient les plus proches de la sortie papier.

ATTENTION, lors de votre comparatif et de vos réglages, il faut que vous ayez en tête que la lumière de votre pièce soit une lumière neutre, au plus proche de la lumière du jour à midi (soit à +/- 5.500 degrés Kelvin) et non une lumière chaude (+/- jaune) ou froide (+/- blanc/bleu). Votre lumière doit être vraiment blanche.

Si vous devez changer les ampoules de votre pièce de travail, sachez que depuis quelques années maintenant, il est indiqué sur les emballages des ampoules, la température Kelvin de l’ampoule.

De plus, ayez à l’esprit que la lumière sur un écran est « projetée » derrière l’écran de façon uniforme et que vous devez régler votre écran afin d’avoir une luminescence +/- proche d’une lumière incidente, car sur un tirage papier (donc votre tirage test), vous aurez une lumière incidente. « Une lumière incidente est une lumière qui provient directement d’une source lumineuse et qui est réfléchie sur un sujet, un objet ou une surface » (merci Wikipédia). En d’autres termes, la lumière qui est diffusée par vos ampoules dans la pièce où vous travaillez.

Calibration avec sonde

La seconde méthode est ce qu’il y a de mieux. : l’utilisation d’une sonde de calibration aussi appelée spectrocolorimètre. Les marques les plus connues dans le milieu de la photo sont Datacolor et X-Rite. Datacolor distribue les sondes Spyder et X-Rite la gamme i One.

La sonde se positionne sur le milieu de votre écran. Auparavant, vous aurez installé le programme de la sonde. Ce dernier va afficher des couleurs sur l’écran et la sonde va les capter puis les comparer pour voir si celles-ci correspondent bien au code couleur (en effet, chaque couleur est unique).

Si la couleur captée par la sonde ne correspond pas à la couleur censée être affichée sur l’écran et mesurée par la sonde, l’écart va être enregistré afin de créer un profil afin de corriger la colorimétrie de votre écran et ainsi afficher des couleurs normalisées. Une fois réglé, votre écran doit afficher les mêmes couleurs normalisées que les matériels utilisés dans votre atelier Fine Art préféré.

Maintenant que votre chaîne de travail est en place, il est temps de se concentrer sur l’essentiel, vos photos !

PRÉPARER SES PHOTOS POUR UNE IMPRESSION DE QUALITÉ

La résolution d’image, une question de taille ?

La résolution de l’image est la dimension d’une image en pixels. Cette résolution est généralement exprimée en millions de pixels que l’on obtient en multipliant la hauteur par la longueur.

Le terme s’applique aux images numériques issues d’un appareil photo numérique, mais aussi de films argentiques (pellicule) qui auraient été scannés.

Plus la résolution est élevée, plus la qualité et les détails de votre image seront importants. Une résolution élevée vous permet d’imprimer vos photos sur de plus grands formats qu’une image en basse résolution.

Tout dépendra donc du format final que vous souhaitez pour votre photo imprimée.
Alors, quelle résolution d’image pour quelle taille d’impression nous direz-vous ?

Une résolution « standard » de 3000×2000 permet des impressions de qualité jusqu’au 30×45 cm.

Une résolution « HR Haute Résolution » de 6000×4000 permet une impression de qualité jusqu’au 70×100 cm.

Mais la résolution d’une photo n’est rien sans un autre élément, sa définition.

Qu’est-ce que les DPI et quelle définition DPI doivent avoir mes images ?

DPI signifie “Dots per Inch”. Il s’agit du nombre de points/pixels présent dans un pouce (unité de mesure américaine).

Comme les pixels sont des points de couleur pour une dimension donnée, c’est-à-dire en hauteur et en largeur, plus ils sont nombreux, plus vous pourrez en faire un grand tirage.

Ainsi, la résolution ne dépend pas de votre fichier mais du périphérique de sortie, et elle exprime la taille physique du pixel de votre image. Par exemple : à une résolution de 300 pixels par pouce, une image de 1000 pixels de long fera 8,47 cm; à une résolution de 72 pixels par pouce, elle fera 35,28 cm.

Par convention, la surface est exprimée en pouce, l’unité de mesure traditionnelle dans le monde anglo-saxon.

En France certains disent également PPP pour point par pouce, mais le terme DPI est largement majoritaire en termes d’expression entre les différents acteurs des métiers de l’image.

En photographie, une image en 300 DPI nous semble nette à partir de 25 cm de distance de visualisation (soit une image regardée plus ou moins à bout de bras… comme lorsqu’on lit un magazine).

À une distance d’un mètre, le rapport entre la qualité perçue et la taille du fichier peut passer à 77 DPI et notre œil/cerveau aura la même perception qualité photo qu’une image à 300 DPI regardait à 25 cm.

Pour une qualité d’impression optimale, il est vivement recommandé de fournir des fichiers avec une définition de 300 DPI.

Affichage VS impression

Aujourd’hui, une image numérique est affichée sur un écran, soit imprimée. Quelles différences ces deux approches impliquent-elles ?

Il existe des différences fondamentales entre le papier et l’écran, notamment en termes de qualité d’image et de rendu des couleurs.

La qualité de l’image

Sur un écran, la résolution de l’image n’a aucune importance. C’est sa définition associée à la résolution qui conditionne sa taille d’affichage finale.

En impression, la résolution de l’image est importante, car elle aide à savoir, lors de la mise en page, si la définition de l’image est suffisante par rapport à la résolution de la zone d’impression.

Les couleurs

Avec un écran, le rendu des couleurs varie selon son calibrage et l’éclairage environnant.

En impression, le rendu des couleurs est construit en amont selon le papier et les encres utilisées. L’éclairage environnant peut dénaturer le rendu final.

Bravo, vous avez tenu jusqu’ici ! Cela faisait longtemps que nous voulions écrire un article détaillé sur l’importance de la colorimétrie. Une impression photo réussie dépend d’un nombre de facteurs importants, en particulier pour l’impression Fine Art, très précise. Comme nous l’avons vu, la gestion de la couleur fait partie intégrante du processus créatif. Nous espérons que cet article vous aura donné quelques pistes pour avancer plus sereinement sur ces sujets. En tant que professionnel, être accompagné par un laboratoire spécialisé en tirage est la solution idéale pour profiter d’un rendu optimal et de conseils d’experts. N’hésitez pas à prendre rendez-vous si vous avez un projet artistique à mettre en place. Nous serons ravis de vous aider à le mettre en oeuvre !

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